Le drop d’une chaussure de running : le critère technique méconnu qui change tout !
Vous êtes un passionné de course à pied et vous pensez tout savoir sur les chaussures de running ? Détrompez-vous ! Il existe un critère technique souvent méconnu mais pourtant essentiel pour votre confort et vos performances : le drop. Ce terme anglais qui signifie « dénivelé » correspond à la différence de hauteur entre le talon et l’avant du pied dans une chaussure. Loin d’être anodin, le choix du bon drop peut transformer votre façon de courir ! Nous vous disons tout ce qu’il faut savoir sur cet élément clé.
Qu’est-ce que le drop et comment le mesurer ?
Le drop d’une chaussure de running se calcule en millimètres et se définit très précisément comme la différence de hauteur de la semelle entre l’arrière (sous le talon) et l’avant (sous les métatarses et les orteils). La grande majorité des modèles présente un talon plus épais que l’avant-pied, c’est-à-dire un drop positif.
Prenons un exemple concret : imaginons une chaussure dotée d’une épaisseur de semelle de 30 mm sous le talon et de 24 mm sous les orteils. Par un simple calcul de soustraction (30 – 24), on obtient un drop de 6 mm. Ainsi, plus la différence est importante entre l’arrière et l’avant, plus le drop est élevé.
Sur le marché actuel, on trouve une large gamme de drops qui se situe en moyenne autour de 10 mm. Mais les écarts sont significatifs entre les différentes marques et les types de chaussures. Certains modèles très amortis pour le long terme comme les Hoka affichent des drops de 12 mm, tandis que les chaussures minimalistes se rapprochent du zéro, comme les Altra et leurs fameux modèles zéro-drop. Entre les deux, on retrouve toute une palette de 4, 6, 8 ou 10 mm.
Pour connaître le drop d’un modèle, vous pouvez soit regarder sur le site du fabricant, soit mesurer vous-même si ces données ne sont pas communiquées. Munissez vous d’un mètre ruban, mesurez l’épaisseur maximale au talon puis à l’avant, soustrayez et vous obtiendrez le drop en mm !
Mais en quoi le drop est-il si important ? Quel impact a-t-il réellement sur votre course à pied ? Les réponses dans la suite de l’article.
L’influence du drop sur votre foulée et vos sensations de course
Contrairement aux idées reçues, le drop n’est pas qu’un détail mais a une influence significative sur deux éléments clés : l’amorti et le type de pose.
Concernant l’amorti, le raisonnement est simple : plus le drop est élevé, plus il y a de matière sous le talon et donc un effet amorti plus prononcé à ce niveau. Cela peut convenir aux coureurs aimant cette sensation de confort et de protection au moment de l’impact du pied au sol. À l’inverse, un faible drop répartira l’amorti de façon plus homogène entre l’avant et l’arrière, pour un ressenti plus proche du sol et plus dynamique.
Cela nous amène au deuxième point : le type de pose favorisé par le drop. Une chaussure avec un fort dénivelé talon/pointe aura tendance à vous faire poser le talon en premier, on parle de foulée « talon ». Cela s’explique par le design même du produit qui décale le pied vers l’arrière et facilite ce mouvement. Inversement, un modèle avec un drop réduit incitera davantage à une attaque par le milieu ou l’avant du pied.
Cette influence n’est pas à négliger car tout le monde n’a pas la même foulée naturelle. Certains posent le pied talon-pointe quand d’autres adoptent un déroulé médio-pied ou avant-pied. Le secret est donc de trouver le drop qui correspond à sa foulée préférée pour des sensations optimales.
Bien choisir son drop : nos conseils
Face à cette variété de drops disponibles, comment s’y retrouver et faire le bon choix ? La réponse dépend de votre profil de coureur et de vos objectifs. Voici quelques conseils pour vous guider :
- Si vous débutez la course à pied, ne vous focalisez pas trop sur la question du drop dans un premier temps. L’essentiel est de trouver un modèle confortable dans lequel vous vous sentez bien. Optez plutôt pour un drop moyen entre 8 et 10 mm, le plus courant et celui qui conviendra au plus grand nombre.
- Si vous êtes sujet aux blessures type tendinite d’Achille ou douleurs au mollet, un drop élevé au-delà de 8 mm sera plus conseillé. Le talon remonté soulagera les tensions au niveau du tendon et évitera de le stresser davantage. Les drops élevés sont aussi recommandés si vous avez tendance à poser le talon en premier.
- À l’inverse, si vous avez une foulée naturelle médio-pied ou avant-pied et que vous aimez les sensations de légèreté dynamiques, dirigez vous vers un drop faible inférieur à 6 mm. Vous apprécierez un excellent ressenti au sol et un déroulé naturel du pied favorisé par une épaisseur constante de la semelle. Les drops faibles conviennent bien pour la vitesse et les courtes distances comme le 10 km.
- Pour ceux qui aiment alterner entre différents types de sorties (lentes/rapides, courtes/longues), pourquoi ne pas opter pour différents drops selon les chaussures que vous utilisez ? Par exemple un drop de 10-12 pour vos sorties longues et un drop de 4-6 pour le travail de vitesse. C’est une manière d’adapter l’outil à l’usage !
- Dernier point de vigilance : si vous avez toujours couru avec un certain drop et que vous souhaitez passer sur une valeur plus faible, faites-le progressivement. Un changement brutal de 12 à 4 mm par exemple risquerait de provoquer des blessures car vos muscles ne sont pas habitués. Commencez par utiliser votre nouveau modèle sur de courtes distances, puis augmentez graduellement. Donnez le temps à votre corps de s’adapter en douceur.
Faut-il courir en zéro-drop, la nouvelle tendance ?
Depuis quelques années, on voit émerger des modèles de chaussures zéro-drop, principalement sous l’impulsion de la marque Altra. Comme leur nom l’indique, elles se caractérisent par une absence totale de dénivelé entre le talon et l’avant. Leur promesse : retrouver des sensations proches du pied nu pour une foulée plus naturelle.
Le zéro-drop séduit de plus en plus d’adeptes car il comporte des avantages indéniables. Tout d’abord, il favorise une attaque médio-pied considérée comme plus efficiente et plus protectrice pour les articulations. Il développe aussi une meilleure proprioception, ce « sixième sens » qui permet de bien sentir le sol et ajuster sa technique.
Néanmoins, le zéro-drop ne convient pas à tous les profils ni à toutes les allures. Les coureurs lourds, avec un passé de blessures ou habitués à une foulée ta
lon risquent d’être déstabilisés par cette absence de dénivelé. De plus, courir en zéro-drop demande un temps d’adaptation progressive pour que les muscles et tendons s’habituent à ces nouvelles contraintes. Il n’est pas rare de ressentir des douleurs aux mollets au début.
C’est pourquoi nous recommandons la prudence si vous souhaitez vous essayer au zéro-drop. Commencez par les utiliser sur de courtes distances à allure modérée avant d’augmenter progressivement la dose. Écoutez bien les signaux envoyés par votre corps. Et si vraiment vous ne vous y faites pas, rien ne sert d’insister ! Le zéro-drop apporte des bénéfices mais n’est pas non plus la solution miracle.
Le mot de la fin : à chacun son drop idéal !
Au terme de cet article, vous l’aurez compris : le drop est un élément technique primordial à prendre en compte dans le choix de vos chaussures de running. Il influera grandement sur vos sensations en course, que vous soyez adepte d’une foulée talon, médio-pied ou avant-pied.
Mais soyons clairs, il n’y a pas de drop parfait dans l’absolu. Le meilleur sera toujours celui qui vous conviendra le mieux, en fonction de vos caractéristiques individuelles et de vos préférences. Certains jureront par les drops élevés pour leur côté protecteur et amorti quand d’autres ne lâcheront plus leurs drops faibles aux sensations dynamiques. La clé est de multiplier les essais pour comparer et trouver chaussure à son pied, au sens propre comme au figuré !
N’hésitez donc pas à tester différents drops, sans a priori. Pour vous aider, renseignez-vous auprès d’un vendeur en magasin spécialisé qui saura vous guider. Vous pouvez aussi demander conseil à votre podologue ou votre ostéopathe pour confirmer le type de drop le plus adapté à votre cas.
Et si d’aventure vous décidez d’expérimenter un drop très différent de vos habitudes (passer d’un drop élevé à faible par exemple), rappelez-vous d’y aller progressivement. Votre corps a besoin de temps pour apprivoiser ce changement. Mieux vaut prévenir que guérir !
Conclusion
Et voilà, vous savez désormais tout sur le drop, cet indice technique pointu mais ô combien essentiel pour votre pratique de la course à pied. Gardez toujours en tête que le bon drop sera celui qui vous procurera amorti, dynamisme et plaisir à chaque foulée! Restez à l’écoute de votre corps, il est votre meilleur conseiller. Nous vous souhaitons de trouver le drop qui vous fera vibrer et vous donnera des ailes! Bonnes courses à tous.