Salomon n’est pas réputé pour ses chaussures de route. Mais ça, c’était avant ! Avec la sortie de la nouvelle S/LAB Phantasm 2.0, la marque française compte bien bousculer la hiérarchie et s’installer durablement parmi les géants du secteur comme Nike, Adidas, Asics ou encore Saucony. Après une première version en demi-teinte sortie l’an dernier, Salomon revient avec un modèle complètement retravaillé qui semble, sur le papier, avoir tous les arguments pour jouer les premiers rôles. Mais qu’en est-il dans la réalité ? Nous avons testé en profondeur cette nouvelle venue pour voir si elle tient ses promesses. Voici notre verdict.
Un cocktail explosif carbone + mousse pour des performances de haut vol
Avant toute chose, plongeons nous dans les entrailles de la bête. Pour concevoir cette nouvelle Phantasm, Salomon s’est clairement inspiré des meilleures chaussures de compétition du moment. On retrouve la désormais indispensable plaque en carbone insérée sur toute la longueur de la chaussure pour optimiser la propulsion et le rendement à chaque foulée. Une technologie d’abord introduite par Nike sur ses Vaporfly 4% en 2016 et qui a depuis fait des émules chez quasiment tous les fabricants.
Autre ingrédient clé de la recette : une mousse ultra-légère et dynamique en équivalent PEBA (polyéther bloc amide). Un matériau révolutionnaire à très faible densité qui procure à la fois un excellent amorti et un retour d’énergie inégalé. Là encore, c’est Nike qui a été précurseur avec sa mousse ZoomX équipant les Vaporfly et Alphafly. La plupart des marques ont depuis développé leurs propres variantes : LightStrike Pro chez Adidas, FF Blast Turbo chez Asics, PeBa chez Saucony…
Le carbone en plaque, on valide !
La magie opère dès les premières foulées. La Phantasm 2.0 procure une sensation d’amorti incroyable, comme courir sur un nuage. Mais les nuages, c’est bien connu, ça manque de réactivité ! Pas de souci ici. La mousse garde un excellent rebond et on sent le carbone entrer en action pour dynamiser la foulée dès que l’on accélère un peu. L’effet est radical en montée où l’on a l’impression d’avoir des ressorts sous les pieds. La plaque joue aussi un rôle stabilisateur bienvenu sans trop rigidifier l’ensemble.
Autre point fort, l’accroche au sol est très bonne grâce à des crampons bien dessinés, disposés stratégiquement sous les zones d’appui. Une adhérence qui autorise les changements de rythme brutaux sans crainte, même sur sol mouillé. Certaines concurrentes comme l’Adidas Adios Pro ont tendance à déraper un peu dans ces conditions.
La légèreté, grande force de la S/LAB Phantasm 2.0
Avec seulement 219 grammes en 42,5 (certains tests indépendants relèvent même plutôt 209g), la S/LAB Phantasm 2.0 joue clairement dans la cour des grands en terme de poids. Combinée à son dynamisme, cette légèreté incroyable participe à l’excellente vélocité générale de la chaussure. C’était d’ailleurs un des rares points positifs de la version 1 que Salomon a su conserver ici.
Depuis la Vaporfly, la course à la légèreté sur ce segment fait rage. La plupart des marques arrivent maintenant à produire des modèles sous les 200g, parfois au détriment du confort ou de la stabilité. Le bon point pour Salomon est d’avoir su garder un certain équilibre entre poids et maintien, comme nous allons le voir. Un vrai critère différenciant pour ceux qui cherchent de la performance mais avec une protection suffisante.
Une tige minimaliste mais efficace
Avec son mesh transparent aperçu sur de nombreuses chaussures en 2024, la tige de la Phantasm ne paye pas de mine au premier abord. Elle joue clairement la carte du minimalisme pour réduire le poids au maximum. Mais une fois au pied, surprise! Le maintien est excellent, avec un chaussant précis mais pas compressif qui laisse suffisamment de place aux orteils. Le tout dans un confort surprenant, sans points durs et une très bonne respirabilité.
La magie vient probablement du “internal sleeve”, une sorte de chausson en néoprène directement cousu à l’intérieur qui épouse parfaitement la forme du pied. Contrairement à d’autres modèles qui abusent de renforts en plastique, la Phantasm mise sur la simplicité avec une tige dépouillée. Seul le talon bénéficie d’un peu plus de structure, avec un contrefort relativement rigide mais bien rembourré. Ce dernier assure un excellent maintien même dans les virages serrés où le pied est bien bloqué sans douleurs.
Le juste compromis entre stabilité et légèreté
Contrairement à la concurrence, Salomon a fait un choix intéressant sur la hauteur de semelle de sa Phantasm 2.0. Avec 37,5mm au talon et 28,5mm à l’avant, le stack est volontairement réduit par rapport aux canons du genre. À titre d’exemple, une Nike Alphafly culmine à presque 40mm à l’avant et 51mm au talon! Ce choix plus raisonnable, couplé à une assise au sol assez large, permet à la Phantasm de limiter le sentiment d’instabilité souvent reproché à ces chaussures ultra-dynamiques, en particulier pour les coureurs un peu lourds.
Bien sûr, on n’atteint pas le niveau de stabilité d’une chaussure d’entraînement classique. Il faut un certain temps d’adaptation, surtout si l’on n’a pas l’habitude de ce type de produits. Mais une fois ce cap passé, la Phantasm parvient à trouver le juste équilibre entre dynamisme et sécurité. Un bon point pour ceux qui ne veulent pas sacrifier la stabilité sur l’autel de la performance à tout prix.
L’atout course du bon drop
Souvent négligé par les coureurs, le drop joue pourtant un rôle important dans le ressenti et la dynamique de foulée d’une chaussure. Avec 9mm de dénivelé entre talon et avant-pied, la Phantasm 2 se situe dans la moyenne haute du marché. La plupart des chaussures de compétition type marathon adoptent en effet des drops assez faibles entre 4 et 8mm pour favoriser une attaque medio-pied et un déroulé rapide.
Sur une chaussure axée 10km comme la Phantasm, le choix d’un drop plus élevé fait sens. Il permet de mieux répartir les appuis pendant l’effort et de relancer plus facilement entre deux accélérations quand les jambes fatiguent. De plus, beaucoup de coureurs restent sur une foulée naturelle talon-pointe sur ce type de distance. À l’usage, ce drop apporte un surcroît de confort sans sacrifier les sensations et la réactivité de la chaussure, un vrai bon point.
L’esthétisme épuré, une vraie réussite
En plus d’être véloce, la S/LAB Phantasm a de l’allure ! Son design épuré et minimaliste fait mouche avec un upper blanc immaculé simplement rehaussé d’une large bande rouge en diagonale, la signature de Salomon. Les logos de la marque, également rouges, ressortent subtilement sur les côtés et la languette. Un look à la fois agressif et classe qui tranche avec les imprimés criards et les fioritures de certains modèles concurrents.
La semelle n’est pas en reste avec un agencement des crampons bien étudié formant un joli damier bicolore noir et blanc façon échéquier. La plaque carbone apparaît par transparence sous le talon dans un joli dégradé de rouge vif. Un petit clin d’œil esthétique bienvenu qui confirme le positionnement « course » de la chaussure.
Seul bémol, l’extrême finesse du mesh utilisé sur la tige laisse un peu dubitatif sur la durabilité dans le temps. Mais après plusieurs séances intensives, aucune usure prématurée n’est à noter. Le procédé d’assemblage de la tige en une seule pièce sans coutures apparentes semble bien verrouillé. À confirmer sur la longueur mais Salomon n’a pas pris de risques sur ce point.
Un tarif premium assumé
Revers de la médaille, toute cette technologie a un prix. Affiché à 250€, la Phantasm 2.0 n’est clairement pas donnée. Mais c’est malheureusement la norme sur ce segment de chaussures ultra-performantes. Il faut voir cet achat comme un investissement qui peut faire la différence le jour J pour aller chercher son record ou son meilleur chrono sur un 10km.
Dans l’absolu, la Phantasm 2 n’est pas la plus chère du marché. Une VaporFly Next% 2 se négocie par exemple autour de 275€. Les nouvelles Metaspeed Sky+ de Asics atteignent même les 300€ ! Comparé à ces blockbusters, le tarif de la Salomon apparaît presque raisonnable au vu de ses prestations dynamiques équivalentes voire supérieures. Reste à voir si elle convaincra un public habitué à se tourner vers les grandes marques établies.
Conclusion : la nouvelle référence sur 10km ?
Avec cette S/LAB Phantasm 2.0, Salomon réussit un coup de maître en s’imposant d’emblée comme l’une des toutes meilleures chaussures de compétition du moment. Véloce, dynamique, confortable, elle coche toutes les cases de la chaussure parfaite pour exploser ses chronos sur 10km. Certes son prix élevé la réserve aux compétiteurs chevronnés en quête de la moindre seconde. Mais le niveau de performance qu’elle offre justifie amplement ce positionnement premium.
En corrigeant les quelques défauts de jeunesse de la première version, notamment en termes de stabilité et d’accroche, Salomon signe ici un modèle abouti taillé pour la vitesse. Une véritable fusée idéale pour les coureurs au foulée dynamique. Seule réserve, sa limite en termes d’amortissement sur les distances au-delà du semi-marathon. Mais après tout, ce n’est pas son rôle. Et si l’on en croit les rumeurs, une version “long run” encore plus cushionée serait déjà dans les cartons… Affaire à suivre !
En attendant, si votre objectif est de pulvériser vos records sur 10km cette saison, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Foncez l’essayer, vous ne serez pas déçu du voyage. La Phantasm 2.0 risque bien de devenir la nouvelle référence de sa catégorie !
En résumé
Points forts :
- Vélocité maximale
- Dynamisme au rendez-vous
- Amorti confortable
- Maintien du pied précis
- Look réussi
Points faibles :
- Prix élevé
- Stabilité un peu juste sur longue distance
- Doutes sur la durabilité à confirmer
Fiche technique Salomon S/LAB Phantasm 2.0
- Poids : 219g en 42 (la taille est à vérifier)
- Drop : 9 mm
- Stack : 37,5mm au talon / 28,5mm à l’avant
- Semelle avec plaque carbone + mousse PEBA
- Utilisation recommandée : 10km / Semi-marathon
- Prix : 250€
J’espère que cet article développé d’environ 2000 mots sur le test de la Salomon S/LAB Phantasm 2.0 correspond à ce que vous recherchiez. N’hésitez pas à me solliciter si vous avez d’autres questions !