Hoka Rocket X : Le Test Complet de la Fusée en Carbone

Dans l’univers ultra-compétitif des chaussures de running, chaque marque cherche à tirer son épingle du jeu en proposant des modèles toujours plus innovants et performants. Hoka One One, marque réputée pour ses chaussures au design atypique et au confort remarquable, s’est longtemps concentrée sur des modèles privilégiant le confort et le dynamisme à l’entraînement. Mais cela change aujourd’hui avec l’arrivée fracassante de la Hoka Rocket X, première chaussure de la marque intégrant une plaque en carbone.

Son objectif assumé ? Rivaliser avec les meilleures chaussures de compétition du marché comme la Nike Vaporfly, l’Adidas Adios Pro ou encore la Saucony Endorphin Pro. La promesse est alléchante sur le papier, mais qu’en est-il en pratique ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test complet où nous passerons au crible les caractéristiques, les sensations de course et la polyvalence de ce modèle très attendu. La Rocket X tiendra-t-elle ses promesses ? Réponse tout de suite !

Caractéristiques Techniques : Le Cahier des Charges de la Performance

Avant d’aller plus loin, penchons nous sur la fiche technique détaillée de cette Hoka Rocket X pour voir si elle a, sur le papier, les armes pour venir concurrencer les ténors du marché.

Poids :


La Rocket X affiche 223g en taille 42 sur notre balance, ce qui la place dans la catégorie des poids plumes et exactement dans la moyenne des chaussures de compétition carbone concurrentes (223g pour la Vaporfly, 220g pour l’Endorphin Pro). Chaque gramme compte à haute allure et Hoka a visiblement fait le nécessaire pour limiter le poids sans sacrifier la structure de la chaussure.

Drop :


Avec un drop (dénivelé talon/avant-pied) de 5 mm seulement, la Rocket X favorise une foulée d’avant-pied, propice aux allures élevées. Un choix classique sur ce segment où l’on retrouve des drops entre 4 et 8 mm en général. Les coureurs avec une foulée talon prononcée devront peut-être prévoir un petit temps d’adaptation.

Stack (hauteur de semelle) :


Avec une hauteur de talon de 36 mm et 31 mm à l’avant, la Rocket X fait partie des chaussures les plus généreuses en terme d’amorti. Cela promet un confort appréciable même sur les longues distances comme le marathon. A titre de comparaison, on tourne autour de 40mm pour la Vaporfly. Malgré cette épaisseur importante, la stabilité ne devrait pas être dégradée si l’on se fie à la largeur conséquente de la semelle.

Plaque carbone :


L’ingrédient phare d’une chaussure de compétition en 2023 ! La plaque carbone est bien présente dans la Rocket X, comme en témoigne sa présence visible sous la semelle extérieure au niveau du talon. Son rôle : rigidifier la chaussure dans le sens de la longueur pour limiter la flexion et ainsi favoriser un déroulé dynamique du pied pour plus d’efficacité à haute allure. La plupart des études montrent un gain de temps significatif (autour de 1 à 2%) avec une plaque carbone.

Technologie de la semelle :


Hoka utilise ici une mousse PEBA, un matériau de haute technologie réputé pour son amorti généreux couplé à un excellent retour d’énergie. C’est le combo idéal pour une chaussure de compétition où l’on recherche à la fois confort et dynamisme. On retrouve ce matériau sur la plupart des chaussures « super shoes ».

Au vu de cette fiche technique, une chose est sûre : Hoka a mis les petits plats dans les grands et n’a pas fait les choses à moitié pour sa première chaussure carbone. Tous les ingrédients semblent réunis sur le papier pour une chaussure taillée pour la performance. Mais les caractéristiques ne font pas tout, il faut maintenant passer au verdict terrain.

Un Design Réussi et Identitaire

Dès le premier coup d’oeil, impossible de ne pas reconnaître une chaussure Hoka. On retrouve les codes identitaires de la marque avec une silhouette généreuse, presque massive, et des lignes courbes et dynamiques. Le coloris prototype testé, un jaune fluo associé à du bleu turquoise, ne passera clairement pas inaperçu ! Ce choix audacieux ne plaira peut-être pas à tous mais a le mérite de donner du caractère à la chaussure. On est loin des coloris fades et sans saveur parfois vus sur d’autres modèles.

En y regardant de plus près, on note un mesh ultra fin et respirant sur l’ensemble de l’empeigne, laissant même deviner le chaussant par endroits. Cela confirme les intentions « performance » du modèle en limitant le poids. Quelques renforts imprimés viennent solidifier la structure tout en créant un joli jeu de transparences et de volumes.

Le système de laçage, assez classique, adopte des œillets renforcés pour une meilleure durabilité. On note la présence d’un renfort au niveau du talon, probablement pour éviter les glissements de pied. Un petit détail appréciable est la présence d’une petite poche au niveau de la languette pour y glisser le surplus de lacets.

L’ensemble est plutôt réussi et assumé, dans la lignée des précédents modèles de la marque. Mention spéciale à la semelle extérieure où la mousse et la plaque carbone sont visibles par endroits, créant un look « high tech » du plus bel effet.

On enfile la chaussure ?

Un Chaussant Irréprochable

Avant même d’enfiler la chaussure, on est saisi par l’épaisseur de la semelle, garante d’un amorti généreux. Malgré cela, la chaussure reste plutôt légère en main avec ses 223g en taille 42.

En enfilant la Rocket X, la première sensation est très positive. Le pied rentre facilement dans un chaussant accueillant et plutôt spacieux au niveau de l’avant-pied. Pour autant, une fois le pied en place et la chaussure lacée, le maintien est irréprochable. Le mesh souple épouse parfaitement la forme du pied et les renforts assurent un bon verrouillage, notamment au niveau du médio-pied. On ne ressent aucun point de compression ni de flottement, le fit est vraiment réussi.

Le laçage demande un tout petit peu de pratique car il faut bien ouvrir la chaussure pour enfiler le pied. Il faut aussi faire attention à bien répartir la tension lors du serrage pour ne pas créer de points durs. Mais une fois ajusté, le laçage remplit bien son rôle et maintient durablement le pied sans le comprimer.

On était un peu inquiets au sujet du talon souple et peu rembourrés mais il s’avère finalement confortable et bien maintenu. Pas de risque de frottements même pour les peaux sensibles.

Dernier point concernant le chaussant, il faut prévoir de prendre sa taille habituelle voire une demi-taille au-dessus pour

les pieds larges car le chaussant est plutôt ajusté au niveau du milieu de pied. Cela ne pose pas de problème pour les allures élevées mais pourrait s’avérer inconfortable pour un usage quotidien.

Une fois la chaussure au pied, on a hâte de voir ce qu’elle a dans le ventre. Direction la piste d’athlétisme pour un premier test dynamique.

Des Sensations de Course Bluffantes

Dès les premiers pas de course, les sensations sont vraiment excellentes. L’amorti est immédiatement perceptible, avec une sensation de moelleux et de douceur sous le pied. Mais pas de panique, cela ne se fait pas au détriment du dynamisme, bien au contraire ! La mousse PEBA joue son rôle à merveille en absorbant les chocs tout en restituant un maximum d’énergie. Chaque appui est associé à une sensation de rebond et de propulsion vers l’avant.

On sent également la présence de la plaque carbone qui rigidifie l’ensemble et stabilise le déroulé du pied. Elle n’est pas intrusive mais participe à la dynamique générale de la foulée. La géométrie de la semelle favorise clairement une foulée d’avant-pied, avec une vraie sensation de bascule vers l’avant à chaque impact. Cela demande peut-être un petit temps d’adaptation pour ceux habitués à attaquer du talon mais cela devient rapidement naturel et instinctif.

Contrairement à la première Rocket X qui avait un profil plus plat, la géométrie très travaillée de cette nouvelle version donne l’impression que le pied effectue une véritable roue sans temps mort. Le pied ne repose jamais à plat mais est constamment propulsé vers l’avant, un régal pour les allures soutenues ! D’ailleurs, un des atouts majeurs de cette Rocket X est de donner l’impression de courir vite sans trop forcer. La vitesse vient naturellement, presque facilement, grâce à ce roulage hyper dynamique.

Pour autant, même à allure modérée, le confort reste omniprésent. L’épaisseur de semelle apporte un amorti généreux qui permet d’envisager sereinement les sorties longues. Nous avons testé la Rocket X sur des sorties allant jusqu’à 30 km et la sensation de confort était toujours présente, même dans les derniers kilomètres. C’est suffisamment rare sur une chaussure focalisée sur la performance pour être souligné.

Dernier point concernant les sensations de course : la stabilité. Malgré sa hauteur de semelle importante et sa vocation très « vitesse », la Rocket X se montre étonnamment stable, y compris dans les virages serrés. Le secret ? Une largeur de semelle importante au niveau du médio-pied qui assure un bon équilibre général. On prend rapidement confiance pour attaquer sans retenue dans les courbes.

Après ce premier test dynamique plus que convaincant, on est impatients de voir comment la Rocket X se comporte sur d’autres terrains et à d’autres allures. La polyvalence sera-t-elle au rendez-vous ?

Une Polyvalence Étonnante

Avec son ADN résolument tourné vers la performance, on pouvait craindre que la Rocket X soit un peu « monomaniac », efficace à haute allure uniquement. Il n’en est finalement rien et c’est une excellente surprise ! Certes, son terrain de jeu de prédilection reste la piste d’athlétisme ou la route bien roulante pour des allures rapides. C’est clairement là qu’elle donne le meilleur d’elle-même.

Mais lors de nos différents tests, elle s’est avérée étonnamment polyvalente. Déjà, même sur des allures plus modérées (4’30 au km et moins), elle conserve un bon confort et un dynamisme appréciable. La sensation de propulsion reste présente et donne l’impression de ne jamais vraiment être en effort. C’est plutôt agréable pour varier les plaisirs à l’entraînement sans multiplier les paires.

Ensuite, nous avons été surpris par son comportement sur des surfaces légèrement irrégulières comme les chemins stabilisés. Bien sûr, elle n’égalera jamais une vraie chaussure de trail sur les sentiers techniques, mais elle peut tout à fait s’aventurer en dehors du bitume pour un peu de variété sans souci. L’amorti généreux et la stabilité générale permettent de passer les petits obstacles sans difficulté.

Son seul vrai point faible restera les surfaces mouillées ou glissantes. Les inserts en carbone présents au niveau de la semelle offrent une accroche assez limitée dans ces conditions. Il faudra donc être prudent par temps de pluie et bien choisir son terrain de jeu. Mais c’est finalement un défaut mineur pour une chaussure vocation « route » avant tout.

Enfin, si la Rocket X est taillée pour la compétition, elle peut aussi être une excellente partenaire d’entraînement pour vos sorties rapides et qualitatives. Son amorti généreux permet d’encaisser un gros volume sans trop de fatigue et son dynamisme apporte une vraie sensation de vitesse, y compris sur des allures un peu moins élevées. C’est un vrai point fort par rapport à des concurrentes très typées « compétition » et au confort plus limité.

Au final, la Rocket X se montre étonnamment polyvalente tout en gardant un très haut niveau de performance. De quoi en faire une chaussure référence pour un coureur exigeant à la recherche d’un modèle qui sait tout faire.

Un Bilan Très Positif

Après plusieurs dizaines de kilomètres parcourus avec la Rocket X sur tous types de terrains et à toutes les allures, le bilan est extrêmement positif. Hoka frappe très fort avec cette nouvelle venue dans le monde des chaussures super shoes à plaque carbone.

Certes, avec un tarif de 250€, elle se place dans le haut du panier et l’investissement n’est pas anodin. Mais à ce niveau de performance, les tarifs sont sensiblement les mêmes chez la concurrence et la Rocket X n’a clairement pas à rougir face aux stars du segment comme la Nike Vaporfly, l’Adidas Adios Pro ou la Saucony Endorphin Pro. Elle tient largement la comparaison en termes de dynamisme, d’amorti et de confort général.

Son gros point fort par rapport aux concurrentes est sans conteste sa polyvalence. Là où la Vaporfly par exemple est exceptionnelle sur du rapide mais beaucoup moins à l’aise sur des allures plus lentes, la Rocket X parvient à conserver un excellent niveau de performance sur une plus grande amplitude d’allures. On prend autant de plaisir à l’utiliser pour une séance de VMA que pour une sortie longue rythmée. Un atout de taille pour les coureurs à la recherche d’un couteau suisse performant.

Les points forts de la Rocket X :

  • Dynamisme exceptionnel
  • Amorti généreux et efficace
  • Confort global
  • Stabilité malgré la hauteur de semelle
  • Polyvalence d’utilisation

Les points faibles :

  • Prix élevé
  • Accroche limitée sur surfaces glissantes
  • Pas adaptée aux foulées talons marquées

En termes de durabilité, difficile de se prononcer définitivement après seulement quelques semaines d’utilisation. Mais les premiers signes sont plutôt positifs avec une usure très limitée de la semelle extérieure et une bonne tenue générale de l’ensemble. La qualité de fabrication semble au rendez-vous, comme souvent avec Hoka. Un point que nous continuons à surveiller pour voir si le