Comment bien choisir le drop de vos chaussures pour prévenir les tendinites d’Achille

Le choix des chaussures de running est un élément essentiel pour tous les coureurs, qu’ils soient débutants ou confirmés. En effet, une chaussure inadaptée peut non seulement nuire à vos performances, mais aussi augmenter le risque de blessures, notamment au niveau du tendon d’Achille. Parmi les caractéristiques importantes d’une chaussure de running, le drop joue un rôle clé dans la prévention des tendinites d’Achille. Dans cet article, nous allons vous expliquer ce qu’est le drop, son impact sur le tendon d’Achille et comment choisir le drop adapté à votre pratique. Nous aborderons également les autres critères importants à prendre en compte lors du choix de vos chaussures de running pour courir sans douleur.

Qu’est-ce que le drop d’une chaussure de running ?

Le drop d’une chaussure de running correspond à la différence de hauteur entre le talon et l’avant-pied. Il est exprimé en millimètres et influence la répartition des appuis et les contraintes subies par le pied et les articulations pendant la course. On distingue généralement trois catégories de drops :

  • Les drops faibles, compris entre 0 et 4 mm, favorisent une foulée naturelle avec un attaque medio-pied. Ils sollicitent davantage les mollets et le tendon d’Achille.
  • Les drops moyens, entre 6 et 8 mm, offrent un bon compromis entre dynamisme et confort. Ils conviennent à la majorité des coureurs.
  • Les drops élevés, de 10 à 12 mm ou plus, privilégient le confort et l’amorti. Ils sont adaptés aux coureurs à foulée talon et peuvent soulager les tensions au niveau du tendon d’Achille.

Le drop 12, souvent considéré comme un drop élevé, présente certains avantages pour les coureurs sujets aux tendinites d’Achille. En effet, il réduit la tension exercée sur le tendon en limitant la dorsiflexion de la cheville. Cependant, il peut également favoriser une attaque talon et une foulée moins naturelle, ce qui peut occasionner d’autres problèmes à long terme.

Au fil des années et des modes, les drops ont évolué. Dans les années 2000, les drops élevés étaient très répandus. Puis, avec l’essor du minimalisme et du barefoot, les drops faibles ont gagné en popularité. Aujourd’hui, on observe un retour vers des drops moyens, offrant un bon équilibre entre dynamisme et protection. Les marques proposent souvent différentes options de drops pour un même modèle de chaussure, permettant à chacun de trouver la configuration qui lui convient le mieux.

Impact du drop sur les appuis, la foulée et les contraintes musculaires et tendineuses

Le drop d’une chaussure de running influence directement la biomécanique de la foulée. Avec un drop élevé, le talon est surélevé par rapport à l’avant-pied, ce qui favorise une attaque du pied par le talon. Cette configuration permet une meilleure absorption des chocs mais peut également induire une foulée moins naturelle et moins dynamique. À l’inverse, un drop faible place le pied dans une position plus horizontale, encourageant une attaque medio-pied. Cette foulée, plus proche de la foulée pieds nus, sollicite davantage les muscles du mollet et le tendon d’Achille.

à lire  Les meilleurs parcours pour courir à Quimper : le guide complet du jogging en Cornouaille

Les contraintes et sollicitations subies par le tendon d’Achille varient donc en fonction du drop. Un drop élevé, comme le drop 12, réduit la tension exercée sur le tendon d’Achille en limitant la dorsiflexion de la cheville. Cela peut soulager les coureurs souffrant de tendinite d’Achille ou présentant des raideurs au niveau du mollet. Cependant, cette réduction de la tension sur l’Achille s’accompagne souvent d’une augmentation des contraintes sur les genoux et les hanches, ainsi que d’une moins bonne propulsion.

À l’opposé, un drop faible sollicite davantage le tendon d’Achille et les muscles du mollet. Cette sollicitation accrue peut être bénéfique pour renforcer le tendon et améliorer la propulsion, mais elle peut aussi augmenter le risque de tendinite en cas de surentraînement ou de transition trop rapide vers un drop faible. Il est donc important d’adapter progressivement son drop et d’alterner les types de chaussures pour permettre au corps de s’adapter.

De nombreuses études scientifiques se sont penchées sur l’impact du drop sur la foulée et les risques de blessures. Une étude de 2017 publiée dans la revue “Journal of Sport and Health Science” a montré qu’un drop de 10 mm réduisait significativement la tension sur le tendon d’Achille par rapport à un drop de 0 mm, mais qu’il augmentait les contraintes sur le genou. Une autre étude de 2019, parue dans “Sports Medicine”, a conclu qu’il n’existait pas de drop idéal pour tous les coureurs, et que le choix du drop devait se faire en fonction des caractéristiques individuelles et des antécédents de blessures.

Drop 12 et tendinite d’Achille : ce qu’il faut savoir

La tendinite d’Achille est une blessure fréquente chez les coureurs, qui se caractérise par une inflammation et une dégénérescence du tendon d’Achille. Elle survient souvent suite à une augmentation trop rapide de l’intensité ou du volume d’entraînement, à un changement de terrain ou de chaussures, ou encore à une faiblesse musculaire et une mauvaise technique de course. Les symptômes incluent une douleur et une raideur au niveau du talon, particulièrement au réveil et en début d’effort.

Pour les coureurs souffrant de tendinite d’Achille, le choix d’un drop élevé comme le drop 12 peut être bénéfique. En effet, en réduisant la dorsiflexion de la cheville, le drop 12 permet de diminuer la tension exercée sur le tendon d’Achille et de soulager les douleurs. Il est particulièrement indiqué en phase aiguë de la tendinite, lorsque l’objectif principal est de mettre le tendon au repos et de réduire l’inflammation.

à lire  Est-ce bon de courir 10 km tous les jours ?

Cependant, il est important de noter que le port d’un drop 12 ne dispense pas des autres mesures de prise en charge de la tendinite, comme le repos, la glace, les étirements et le renforcement musculaire. De plus, il est déconseillé de conserver un drop élevé trop longtemps, car cela peut entraîner un affaiblissement du tendon et une modification de la foulée à long terme.

En prévention de la tendinite d’Achille, il est recommandé de privilégier un drop moyen ou de varier les drops en fonction des séances et des objectifs. Lors de la reprise progressive de la course après une tendinite, il est conseillé de débuter avec un drop élevé pour ménager le tendon, puis de diminuer progressivement le drop pour retrouver une foulée plus naturelle et dynamique. Cette transition doit se faire sur plusieurs semaines, en écoutant les signaux de son corps et en respectant les temps de récupération.

Les autres caractéristiques importantes de la chaussure dans la prévention des tendinites

Au-delà du drop, d’autres caractéristiques de la chaussure de running jouent un rôle important dans la prévention des tendinites d’Achille. L’amorti, notamment au niveau du talon, permet de réduire les chocs et les vibrations qui se répercutent sur le tendon. Un bon amorti, ni trop mou ni trop ferme, assure une meilleure protection et un meilleur confort, tout en préservant la dynamique de la foulée. Les technologies d’amorti varient selon les marques, avec des mousses plus ou moins denses et des systèmes de coussins d’air ou de gel.

Le contre-fort, cette partie rigide située au niveau du talon, joue également un rôle clé dans le maintien et la stabilité de l’arrière-pied. Un contre-fort bien conçu et adapté à la morphologie du coureur limite les mouvements parasites et les frottements, réduisant ainsi les risques d’irritation du tendon d’Achille. Il doit être suffisamment ferme pour assurer un bon maintien, mais aussi suffisamment souple pour accompagner le mouvement naturel du pied.

La forme et la souplesse de la tige, c’est-à-dire la partie supérieure de la chaussure, sont aussi à prendre en compte. Une tige adaptée à la forme du pied, avec des renforts et des zones de flexibilité aux bons endroits, permet d’éviter les points de pression et de frottement, notamment au niveau du tendon d’Achille. Elle doit offrir un bon maintien tout en permettant une liberté de mouvement suffisante.

à lire  Quand changer ses chaussures running ?

Enfin, le poids de la chaussure influence les contraintes subies par le pied et les articulations pendant la course. Une chaussure légère réduit la fatigue et améliore la vitesse, mais elle offre généralement moins d’amorti et de soutien. À l’inverse, une chaussure plus lourde assure une meilleure protection mais peut alourdir la foulée et solliciter davantage les muscles et tendons. Il s’agit donc de trouver le juste équilibre en fonction de ses caractéristiques individuelles et de ses objectifs.

Comment bien choisir ses chaussures de running quand on est sujet aux tendinites d’Achille

Pour choisir les chaussures de running les plus adaptées lorsqu’on est sujet aux tendinites d’Achille, il est important d’analyser son type de foulée et sa pratique. Les coureurs à foulée talon privilégieront des chaussures avec un drop élevé et un bon amorti pour réduire les chocs et les contraintes sur le tendon. Les coureurs à foulée médio-pied ou avant-pied opteront pour des drops plus faibles et une chaussure plus légère et dynamique. La distance, la vitesse et le type de terrain pratiqués influencent également le choix : une chaussure avec plus d’amorti sera préférable pour les longues distances sur route, tandis qu’une chaussure plus légère et réactive sera plus adaptée pour les séances courtes et rapides.

Il est recommandé de se faire conseiller dans un magasin spécialisé, où des experts pourront analyser votre foulée et vous proposer des modèles adaptés à votre morphologie et à vos besoins. Un bilan podologique peut également être utile pour détecter d’éventuels défauts de posture ou de déséquilibres musculaires, et pour choisir des semelles adaptées.

Pour les coureurs sujets aux tendinites d’Achille, il est souvent judicieux d’alterner les drops lors des entraînements, en utilisant par exemple une chaussure avec un drop élevé pour les sorties longues et une chaussure avec un drop plus faible pour les séances de vitesse. Cette alternance permet de varier les sollicitations et de renforcer progressivement le tendon. Enfin, il est primordial d’écouter les signaux de son corps et d’adapter le drop en fonction des sensations et des éventuelles douleurs ressenties.

Conclusion

En conclusion, le drop est un critère important à prendre en compte dans le choix des chaussures de running pour prévenir les tendinites d’Achille, mais il n’est pas le seul. L’amorti, le contre-fort, la forme de la tige et le poids de la chaussure sont autant d’éléments qui influencent le confort, la protection et la dynamique de la foulée. Le drop 12, de par sa capacité à réduire la tension sur le tendon d’Achille, peut être une option intéressante pour les coureurs sujets aux tendinites, notamment en phase aiguë. Cependant, il est souvent préférable de varier les drops et les types de chaussures en fonction de ses objectifs et de ses sensations. En cas de tendinite d’Achille, le repos, les étirements et le renforcement musculaire restent des mesures essentielles, en complément du choix d’un drop adapté. N’hésitez pas à demander conseil à des professionnels et à écouter votre corps pour trouver les chaussures qui vous conviennent le mieux et courir sans douleur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *